LES INFORMATIONS MONOCORDES
Zurich, comme la plupart des grandes villes européennes a été envahie il y a quelques années par les gratuits. On n'a même plus besoin de préciser, tout le monde comprend.
Pendant ma première semaine de boulot, je logeais en banlieue, et je
prenais donc tous les matins la S-Bahn pour rejoindre Zurich. Environ 9
personnes sur 10 avaient le nez plongé dans des journaux. Dont la quasi
totalité dans 20 Minuten.
C'est un drôle de spectacle.
On se croirait dans un pays où la dictature contrôle la presse.
On voit parfois aussi des enfants dans cette lecture. Un point positif, car sans ces journaux, ils ne liraient surement rien du tout.
Mais c'est quand même troublant.
Un seul son de cloche.
Des informations quasi brutes. Tellement succintes qu'on peut leur faire dire un peu ce qu'on veut.
Jamais de reflexions qui pourraient nous remettre en question, provoquer notre émoi, notre enthousiasme ou notre fureur.
Non, des faits, rien que des faits.
Un peu à l'image de notre société. Nourriture préparée, informations prémachées, boulimie de données qui finalement ne changeront rien au schmilblick, et ne nous inciterons surtout pas à réfléchir avec notre propre cerveau.
Une chose positive pourtant.
A Zurich il y a dans les gares et
les trains des bacs speciaux journaux (et papier), prévus pour les
voyageurs journaliers. On peut aussi y fouiller et on remarquera que
les journaux payants ne restent pas longtemps en place, bien vite
réccupérés par d'autres lecteurs.