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Chez la Fée
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6 novembre 2006

LE MILIEU (ET LES ENTOURNURES)

Hier soir, je suis allée à ma première soirée lesbienne de Zürich.
C'était à la Kanzlei (boîte myhtique) et la soirée se nomme Tanzleila.

Voilà pour moi l'occasion de parler du "milieu". En allemand, on dit "szene" (la scène donc ;).
Information pour nos ami-e-s hétéros : "milieu" c'est le raccourci de "milieu lesbien".
Les bars, les boîtes, les soirées, les magasins, les quartiers, etc.

POURQUOI LE MILIEU ?
L'intéret principal d'endroits spécialisés, c'est de rencontrer des personnes ayant la même orientation sexuelle, ça vous l'avez bien compris. Mais vous vous demandez peut-être pourquoi ce désir d'être avec des personnes avec qui on n'a peut-être que ça en commun ?

1 - argument basique mais non négligeable : tomber amoureuse (version romantique), tirer des coups (version sexuelle). En effet, les lesbiennes ne représentant qu'environ 10% de la population (si on gonfle les chiffres), ce n'est pas si évident de deviner la réaction de la vendeuse si vous vous mettez à la draguer. Au moins, si on sort dans le milieu, les chances de se tromper sont brusquement nettement moins élevées.

2 - rencontrer des personnes ayant plus ou moins le même vécu.
a) Fait est qu'être lesbienne aujourd'hui ne va pas de soi. Tout le monde se découvre lesbienne. J'insite sur le verbe, car ça met en évidence le fait que lorsqu'on naît, on est hétéro par défaut (pas biologiquement, évidemment, mais le regard que porte la société sur nous nous renvoit qu'on est hétérosexuel-le). Jusqu'à ce qu'on aie la preuve du contraire (on peut imaginer un futur lointain où on naîtrait bisexuel-le, et on se dirigerait vers une orientation sexuelle à l'âge où on commence à ressentir de l'attirance physique pour d'autres personnes).
Se découvrir lesbienne entraine donc forcément  un processus de remise en cause totale de son identité, d'acceptation de soi (ou non) puis de reconnaissance de ce fait par autrui.
Ce processus est plus ou moins long et douloureux (voire pas douloureux du tout pour certaines personnes), mais, et surtout lorsque cela est récent, cela fait du bien de se rendre compte qu'on n'est pas seule.

b)  ensuite on se rendra compte que la nature de nos relations (amoureuses, sexuelles) est différente de celles des femmes hétérosexuelles. De même notre rapport à la société hétérocentrée.
Cela fait des points communs qu'il est intéressant de partager, voir absolument indispensable (les victimes de lesbophobie peuvent par exemple trouver du soutien et des conseils parmis d'autres lesbiennes, aides qui seront psychologiques ou juridiques par exemple).
(on peut aussi faire des blagues que les pas-lesbiennes ne comprennent pas :D)

Et puis tout simplement, il y a le sentiment d'être minoritaire dans la société qui donne envie de voir des semblables.
(j'ai déjà entendu des arguments pourris disant qu'eux aussi, en étant lanceurs de javelot étaient minoritaires, et que ce n'était pas pour autant qu'ils allaient dans des boîtes de lanceurs de javelots.
A quoi je répondrai qu'à ce que je sache, le fait d'être lanceur de javelot 4 fois par semaine est un choix, que ça n'engendre pas de discrimination anti-lanceur de javelot, et que surtout, une fois qu'on a quitté le stade cette identité n'influence pas le reste de ça vie -j'ai là quelques images qui me traversent l'esprit et déjà j'ai le scenario d'un film débile : la vie de M. Jaleu, lanceur de javelot, dont la vie est un vrai cauchemar, car tous ses gestes quotidiens sont ceux du lancé de javelot, il ne peut pas s'en empécher, et ça lui pourri la vie. Essayez, vous, de vous brosser les dents dans un geste de lancé de javelot !)

Bon voilà pour l'intro. (si vous avez d'autres raisons, n'hesitez pas à les exprimer !)


Le milieu, il faut déjà y entrer.
Il suffit de connaître une personne, si vous avez de la chance, celle-là en connait plein d'autres, et hop, c'est parti. Bien sûr, au début, le risque, c'est de faire connaissance avec d'autres personnes qui sont elles aussi vierges du milieu (hoho). Les groupes ayant la fâcheuse tendance d'être assez hermétiques.

L'intérêt du milieu (encore un) c'est d'élargir son tissu social à vitesse grand V. Bien sûr, on se rendra rapidement compte que c'est complètement superficiel et centré sur l'instant. Je pense qu'il y a des drogué-e-s des relations sociales.
Sortir tous les soirs, avec énormément de monde, dans différents cercles.
Ca fait du bien à l'égo, mais c'est vachement fatiguant (souvenirs d'une année (pas lesbienne) à Stuttgart, trés agitée)
(Pour ma part, je n'ai jamais été réellement dans le milieu festif. J'ai fréquenté quelques soirées, quelques bars, mais sans plus d'implication. Je préfère les assos militantes, où on bosse aussi (au pif : LesBienNées)

SOIREE GOUINE : les styles
Hier, j'étais donc à la Tanzleila. Un vrai bonheur pour les yeux.
(je vous vois venir, non, pas dans le sens mattage -encore que :p - mais dans le sens esthétique)
Dans les soirées lesbiennes, il y a vraiment tous les styles. (je regrette de ne jamais prendre de photos...)
- la stone butch naturellement en jean, grosses pompes, chemise blanche d'homme, cheveux courts, genre indéfini (la classe)
- la pédette : comme le cliché du pédé bobo (et du métrosexuel d'ailleurs), en fille
- la mafiteuse : chapeau blanc, baggy jean, veston noir sur t-shirt blanc, regard de killeuse (aaaaah =)

MyWifeIsGangsterCoverFront200 (elle ne ressemblait pas du tout à ça, mais c'est ce que j'ai trouvé dans le net en tapant "mafiosa"...)

- la sk8euse : baggy, t-shirt manches courtes sur t-shirt manche longues, gros collier de perles
- la femme fatale : jupe, talons, cheveux longs, maquillage bien présent
- celle qui est restée en 1982 : Nena style
nena_best_of
- celle qui fait de l'aérobic depuis 1980 (alors là, chapeau, jamais je n'avais vu de tels spécimens en chair et en os, j'avoue que celle-là valait le détour)
lean
- la vieille lesbienne féministe : pas moche, mais pas d'efforts vestimentaires à signaler
- la jeune fille de chez Etam : la jeune fille de base, celle qu'on croise dans la rue
- la jeune fille H&M youth : celle qui associe accessoires 80's, froc de hip hop, pleins de trucs qui vont pas ensemble, mais c'est vachement la mode en ce moment
- la jeune bohème (y'en a pas des masses des comme ça) : jupes amples, superpositions à gogo, chales, colliers
- la punk : crète, tout est à clou, couleur de prédilection : noir, avec des apparitions de tissus à carreaux
- la gothique : couleur de prédilection : voir punk, pas mal de clous aussi, mais là, les cheveux sont longs
- autres ?

Oui vous êtes bien sur le site de celle qui aime pas les cases !  :D
N'empèche, cette diversité est vraiment un régal (il faut que je me décide à photographier... un jour)

(NB je mettrai plus d'images plus tard...)

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Commentaires
E
ah yess sympa le blog Hène :o)
L
Entièrement d'accord, Hène <:o)<br /> <br /> (j'aime beaucoup ton blog d'ailleurs ;)
H
et ouai...
T
salut bebe! die stile sind interessant, mittlerweile weiß jeder, wer sich nur mit H & M klamotten kleidet... aber deinen stil kann ich nicht einordnen. der ist zu speziell. zu französisch. zu kreativ. ( ich hab dich sehr lieb gros bisou)
L
Alooors !<br /> <br /> La soirée s'est déroulée comme suit :<br /> première partie (à partir de 18h), "cours" de tango. Là, j'ai dansé avec une fille (venue seule elle aussi) avec qui j'ai passé ensuite le reste de la soirée.<br /> Ca m'a d'ailleurs décidée à prendre des cours de tango !!<br /> <br /> Ensuite, 2ème partie, danses standard (salsa, rock, merengue etc.) Là j'ai discuté avec la nana avec qui j'avais dansé plus tôt donc. Elle a passé 1 an à Toulouse (et parle donc trés bien français). <br /> On a pu une fois de plus vérifier que quand les gens sont en groupe, elles ne vont pas voir les autres. C'est fort dommage mais bon. <br /> Du coup, moi je suis allée voir une autre fille qui semblait être venue seule, une kenyane, depuis 4 ans à Zürich (qui croyait que j'étais allemande houhouhou. Les étrangers croient souvent que je suis allemande, parce que je prononce l'allemand trés différement des suisses, c'est à dire à la hoch deutsch. Mais les suisses entendent bien mon accent français par derrière. C'était la paranthèse linguistique !). Sympa et tout la nana. <br /> <br /> 3ème partie, musique de boîte habituelle, genre madonna et tout le reste. Ce qui se danse bien quoi. DOnc à partir de là on a dansé.<br /> <br /> 4ème partie, house, trance techno. <br /> <br /> Voilà pour le programme !<br /> 5 CHfr. la bière (3,22€), 3 Chfr. le verre de coca.<br /> <br /> A la fin, j'avais mal aux pieds (bien sûr, j'avais mis des ballerines ultra plattes... je marchais comme un canard pour rejoindre le tram après !! Heureusement qu'à Zürich faut jamais marcher longtemps jusqu'aux arrêts)<br /> <br /> Ambiance vraiment sympa, les DJettes étaient bonnes (techniquement parlant) (y'a même eu de la musique française !)<br /> <br /> Sinon, j'ai trouvé les nanas en moyenne assez sages. <br /> Y'a bien sûr du contact visuel, voir des pas délibérément dansés en fonction de l'inconnue en face.<br /> Mais bon, ça pourrait être un peu plus "chaud" à mon goût.<br /> Cela dit, l'important c'est qu'on se soit bien amusées, et je pense que ça a été le cas de la majorité des femmes.<br /> <br /> Cette fête a lieu une fois par mois. Vivement la prochaine :D<br /> (seul bémol, c'est le dimanche... donc à 1h c'est fini, et c'est dommage !)<br /> <br /> Quelques photos de dimanche : http://www.tanzleila.ch/gallery03.html (pas gen'gen, les toffs, mais bon)
Chez la Fée
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